3 clés de conception pour l’agencement des espaces de travail

Comment peut-on réduire le taux de rotation des salariés de 25 % dans les grandes entreprises ? La rétention des talents passe notamment par la création d’un espace de travail adaptable à toute tâche et qui génère un sentiment d’appartenance. Nous avons parlé avec deux studios d’architecture et un fabricant de mobilier spécialisés dans l’agencement de lieux de travail pour découvrir les trois clés de conception qui attirent les travailleurs au bureau.

Confort à l’intérieur et à l’extérieur

La pandémie de coronavirus a consolidé le workspitality, un concept dont nous avions déjà parlé dans ce reportage de Connections by Finsa où l’on recherche des environnements qui favorisent le bien-être personnel combiné à des éléments d’hospitalité qui rendent le bureau plus accueillant. « Le plan ouvert disparaît au profit d’un bureau offrant une plus grande diversité d’espaces », explique Carlota Manzano, de Carlos Manzano Architectes. « Dans cette nouvelle façon de concevoir des espaces de travail, nous incluons des zones pour chaque activité, par exemple des salles pour passer des appels vidéo sans déranger, ou des zones avec une table haute pour des réunions informelles entre deux employés, évitant d’occuper des salles conçues pour un plus grand nombre de participants », précise cette approche appelée le travail basé sur les activités : productivité et collaboration appliquées à l’architecture et au design d’intérieur.

La flexibilité est un autre élément qui influence le confort, mais selon Conchi García, architecte chez 3g office, « elle est perçue différemment de ce que nous imaginions il y a 15 ans. À l’époque, c’était une question dimensionnelle qui nous conduisait à des organisations spatiales très modulaires, en envisageant que des environnements de même dimension puissent avoir différents usages ou s’adapter facilement à l’avenir. Aujourd’hui, la flexibilité est associée à des espaces polyvalents, où le matin peut se tenir une réunion informelle autour d’un café et l’après-midi une classe de yoga, un événement ou une conférence ». Cela implique une stratégie de micro-architecture, avec moins de cloisons fixes et des éléments tels que des équipements à roulettes, des cabines autonomes et même des systèmes de mobilier au lieu de pièces de mobilier individuelles.

En terme d’équipement, Rocío Fernández, du département marketing de Forma 5, indique que l’ergonomie et les mécanismes adaptables, comme les chaises multifonction ou les tables réglables en hauteur, sont essentiels dans cette conception, et ajoute qu’il sera nécessaire « d’améliorer la qualité acoustique de ces espaces ouverts », un point sur lequel Carlos Manzano Architectes est d’accord. « Nous avons déjà quelques solutions, comme des plafonds métalliques perforés avec voile, des sols en moquette ou des murs de lattes décoratives avec qualités acoustiques avec le décor Roble Hercules de Finsa », précisent-ils.

Cette conceptualisation inclut également des espaces extérieurs, où prédomine la biophilie à travers l’introduction de la nature et de la clarté, ainsi qu’une ventilation adéquate. Des peintures innovantes qui améliorent la qualité de l’air sont également appliquées.

Siège de l’entreprise Anaya, par Carlos Manzano Architectes

Les textures naturelles comme protagonistes

Quels matériaux sont idéaux pour ce type de milieu professionnel ? Studios d’architecture et fabricants s’accordent sur les textures naturelles (bois ou fibres comme le rotin). Forma 5 met en avant les textures de micro-pierres, « d’aspect mat, rugueux et homogène, en particulier sur les tables de réunion et dans les espaces collectifs » et les textiles, « indispensables dans cette domestication des environnements de travail ».

Siège de l’entreprise Neteris, par Forma 5

« Les entreprises sont plus ouvertes à introduire de nouveaux types de finitions et de mobilier, avant tout était froid et on privilégiait la durabilité au détriment de l’esthétique. Maintenant, il n’est pas mal vu d’introduire des éléments domestiques et des zones de « soft seating » », détaille 3g office. Cette personnalisation vise à « refléter l’identité de l’entreprise et à renforcer le sentiment d’appartenance », précise Carlos Manzano Architectes, et il souligne que la circularité est « fondamentale pour réduire l’empreinte énergétique du projet ». Sur cette question, 3g office note que « les matériaux répondent de plus en plus aux exigences, mais en tant que designers, nous ne pouvons pas nous contenter de construire avec des produits recyclés, notre performance doit apporter un point de vue supplémentaire à travers l’économie d’énergie, la conception pour le démontage… Nous devons implémenter la technologie et la modularité pour prolonger la durée de vie ».

Coworking Digiespace, par Carlos Manzano Architectes

Sans durabilité, pas de productivité

« À quoi bon tout ce que nous avons mentionné si le bureau est incapable de répondre à l’avenir de l’entreprise et qu’après quelques années, il faut rénover l’espace ou même chercher un nouvel emplacement ? L’avenir du travail et des organisations est changeant et nos conceptions doivent pouvoir s’adapter et être résilientes ». C’est la position ferme de Carlos Manzano Architectes, que 3g office et Forma 5 partagent également. « Ce qui pollue le moins, c’est ce qui n’a pas besoin d’être détruit pour être utilisé différemment ou pour créer quelque chose de nouveau », ajoute 3g office. « Dans la propre définition de la durabilité, il y a ce regard continu vers l’avenir, essayant d’assurer les besoins présents sans compromettre ceux des générations futures », conclut Forma 5.

Siège de l’entreprise Anaya, par Carlos Manzano Architectes

Dans cette introduction de la durabilité, les éléments de contrôle pour la monitorisation énergétique, les solutions efficaces en terme d’installations, les énergies renouvelables, les systèmes d’économie d’eau et de récupération des eaux pluviales ou l’éclairage LED pour une consommation électrique minimale avec contrôle individuel DALI contribuent également. En plus de ces méthodes techniques, l’approche initiale du projet est primordiale. Carlos Manzano Architectes cite l’étude de cas réalisée au siège de l’entreprise Anaya, qui est passée d’un bureau de 18 000 mètres carrés à un de 5 000, tout en maintenant le même effectif. « Dans notre conceptualisation du siège d’Anaya, nous avons analysé quel était l’avenir de cette organisation, comment elle allait croître et comment elle allait fonctionner, nous avons donc conçu en gardant un œil sur les scenarii présent et futur, en optant pour une zone ouverte polyvalente dont le mobilier pouvait être reconfiguré selon les besoins. Nous considérons que cela est de la durabilité ».

Utilisez-vous déjà ces clés de conception dans vos projets de lieux de travail ? Partagez-les sur les réseaux sociaux via le hashtag #ConnectionsByFinsa et ne manquez pas cette analyse des espaces de travail basée sur ces principes.